LE PAGANISME
Païen, paganisme sont des mots de chrétien, des
étiquettes que la religion montante attache aux religions déclinantes.
Les chrétiens ont appelé paganisme le polythéisme antique, auquel les gens des campagnes (latin, pagani)
restèrent longtemps fidèles. Par extension, les théologiens ont réputé
païennes toutes les formes religieuses qui ne sont ni juives ni
chrétiennes ; il y a hésitation pour l'islam, troisième religion du
Livre : le Moyen Âge a parfois traité de païens les musulmans.
Certains phénoménologues des religions ont essayé de définir le paganisme avec d'autres critères que ceux de l'histoire ou de la géographie et, bien entendu, ils ont retiré du mot toute pointe polémique. Selon eux, le paganisme est un mode d'appréhension du sacré (ou du divin) à travers des médiations purement naturelles : celles de la nature matérielle, de la nature vivante ou de la nature psychologique de l'homme (représentations des dieux sous formes cosmique, végétale, animale, humaine). À l'opposé, le judaïsme et, par dérivation, le christianisme seraient la visée d'un dieu sans figure (donc surclassant toute représentation), à travers une médiation active, volontaire, historique : le vouloir de ce dieu coïncide avec le vouloir effectif et efficient de ses témoins, de la communauté qui se consacre à lui et qui s'intitule « peuple de Dieu ». Le paganisme en serait resté à une religion d'imagination, de représentation, tandis que le judéo-christianisme se serait élevé à une religion d'action, de révélation par et dans l'action d'un groupe qui fait l'histoire. Propagé dans des milieux syncrétiques, le christianisme a intégré néanmoins maints éléments païens ; sa complexité actuelle renvoie à des sources hétérogènes (le judaïsme lui-même déborde mosaïsme et prophétisme).
Certains phénoménologues des religions ont essayé de définir le paganisme avec d'autres critères que ceux de l'histoire ou de la géographie et, bien entendu, ils ont retiré du mot toute pointe polémique. Selon eux, le paganisme est un mode d'appréhension du sacré (ou du divin) à travers des médiations purement naturelles : celles de la nature matérielle, de la nature vivante ou de la nature psychologique de l'homme (représentations des dieux sous formes cosmique, végétale, animale, humaine). À l'opposé, le judaïsme et, par dérivation, le christianisme seraient la visée d'un dieu sans figure (donc surclassant toute représentation), à travers une médiation active, volontaire, historique : le vouloir de ce dieu coïncide avec le vouloir effectif et efficient de ses témoins, de la communauté qui se consacre à lui et qui s'intitule « peuple de Dieu ». Le paganisme en serait resté à une religion d'imagination, de représentation, tandis que le judéo-christianisme se serait élevé à une religion d'action, de révélation par et dans l'action d'un groupe qui fait l'histoire. Propagé dans des milieux syncrétiques, le christianisme a intégré néanmoins maints éléments païens ; sa complexité actuelle renvoie à des sources hétérogènes (le judaïsme lui-même déborde mosaïsme et prophétisme).
un critère absolu (il serait entaché d'ethnocentrisme).
professeur de philosophie à l'université de Paris-X-Nanterre
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